Quand on voyage au Cambodge, difficile de ne pas remarquer à quel point la figure du roi reste omniprésente. Dans les rues de Phnom Penh comme dans les villages, son portrait trône fièrement sur les façades, les bureaux administratifs ou même les étals des marchés. Ce n’est pas seulement une marque de respect : c’est un symbole profond de continuité, de stabilité et de fierté nationale.
Le Cambodge est une monarchie constitutionnelle. Le roi, chef de l’État, n’intervient pas dans la politique du pays. Son rôle est avant tout moral et symbolique : il veille à représenter l’unité et les traditions du peuple cambodgien.
Pour comprendre cette place si particulière de la monarchie, il faut remonter un peu dans l’histoire. Dans les années sombres de la période des Khmers rouges (1975-1979), toutes les institutions traditionnelles, y compris la monarchie, ont été balayées. Il faudra attendre le début des années 1990 et les efforts de reconstruction nationale pour que la royauté retrouve sa place dans le paysage cambodgien.
En 1993, le roi Norodom Sihanouk reprend le trône, non plus comme un monarque absolu, mais comme un symbole d’unité nationale après des décennies de guerre et de souffrances. Son fils, le roi Norodom Sihamoni, lui succède en 2004. Ancien danseur et ambassadeur de la culture cambodgienne, son rôle n’est désormais plus politique mais symbolique.